• CHRÉTIEN CHARNEL  ou  CHRÉTIEN SPIRITUEL

    3 types de personnes sont décrites dans la Bible : naturelle, spirituelle, charnelle. Le fait de marcher selon l'Esprit signifie que je recherche les directives du Saint-Esprit et que je le suis, et le fait de marcher selon mon identité réelle en Christ fait partie de la marche selon l'Esprit.

    L'homme naturel

    L'homme naturel ou dépendant de ses sens « psukikos », c'est-à-dire l'homme sensuel, c'est ce que l'homme exprime de la vie animale, ce que les hommes ont en commun avec les brutes. Cet état d'homme naturel exprime la nature sensuelle qui est sujette aux appétits et aux pressions : "le psychique" désigne l'homme livré à ses propres inspirations, c'est-à-dire avec sa nature adamique, non régénérée.

    L’homme naturel peut être instruit, éloquent, aimable, séduisant, mais le sens spirituel de la Parole de Dieu lui échappe complètement.

    "L’homme qui n’a que des facultés naturelles (ou animales) ne peut pas percevoir ce qui vient de l’Esprit de Dieu : il n’accepte pas Ses dons et n’admet pas les vérités spirituelles." 1 Corinthiens 2:14

    Cette personne est physiquement vivante mais spirituellement morte, séparée de Dieu, elle mène une vie indépendante de Dieu.

    Éphésiens 2:1-3 : "Vous étiez morts par vos offenses et par vos péchés dans lesquels vous marchiez autrefois, selon le train de ce monde, selon le prince de la puissance de l'air, de l'esprit qui agit maintenant dans les fils de la rébellion. Nous tous aussi, nous étions de leur nombre, et nous vivions de notre chair accomplissant les volontés de la chair et de nos pensées, et nous étions par nature des enfants de colère, comme les autres."

    L'homme naturel vit selon la chair et tous ses choix et ses actes reflètent les actions de la chair citées dans Galates 5 : 19 à 21 : "Or, les œuvres de la chair sont évidentes, ce sont la débauche, l'impureté, le dérèglement, l'idolâtrie, la magie, les rivalités, les querelles, les jalousies, les animosités, les disputes, les divisions, les sectes, l’envie, l'ivrognerie, les excès de table, et les choses semblables. Je vous dis d'avance, comme je l'ai déjà dit, ceux qui commettent de telles choses n'hériteront pas du royaume de Dieu."

    Ses pensées, ses émotions et sa volonté sont dirigées par sa chair.

    L'homme charnel

    L'homme charnel « sarkikos », c'est-à-dire l’homme né de nouveau, mais marchant selon la chair et demeurant « enfant en Christ » désigne l'homme ayant la nature de la chair, c'est-à-dire qui est sous l'autorité de la vie animale et qui est gouverné par la simple nature humaine et non par l'Esprit de Dieu. Il est prompt au péché et à l'opposition à Dieu. Le chrétien charnel, lui, ne peut saisir que les vérités élémentaires, désignées par « le lait » dont parle 1 Corinthiens 3:2 : "Je vous ai donné du lait, non de la nourriture solide, car vous ne pouviez pas la supporter ; et vous ne le pouvez même pas à présent, parce que vous êtes encore charnels."

    Il a exprimé sa foi en Christ et il est vivant spirituellement en Christ comme l'homme spirituel. Mais plutôt que de choisir l'Esprit afin de se conduire, il choisit de suivre les impulsions de la chair.

    Il est libre de choisir de marcher selon l'Esprit, il se tourne pourtant continuellement vers les choix proposés par la chair. En conséquence, sa vie quotidienne ressemble plus à celle de l'homme naturel qu'à celle de l'homme spirituel.

    Ses pensées sont divisées, occupées par des pensées charnelles, ses émotions sont instables, troublées par des sentiments négatifs, et son corps manifeste souvent les même symptômes que celui de l'homme naturel. Puisqu'il vit en contradiction avec son identité en Christ, l'homme charnel est soumis à des sentiments d'infériorité, d'insécurité, d'incapacité, de culpabilité, d'anxiété et de doute.

    L'homme spirituel

    L'homme spirituel « pneumatikos », c'est l'homme inspiré et qui appartient à l'Esprit de Dieu, c'est-à-dire le Saint-Esprit. C’est celui qui est rempli et gouverné par l'Esprit de Dieu et qui appartient au vent et au souffle "ruah » en Hébreu, celui qui a la nature spirituelle de Christ, la nature divine de Christ, de Dieu, c'est-à-dire l’homme nouveau rempli du Saint-Esprit et marchant en pleine communion avec Dieu.

    "Celui qui possède l’Esprit est capable de tout comprendre et approfondir ; il sait apprécier les faits et les idées à leur juste valeur et peut se former un jugement équitable sur tout." 1 Corinthiens 2:5

    Autrefois un être naturel, il a été transformé par la foi en Christ, et son esprit a été uni à l'Esprit de Dieu. En conséquence, il connaît le pardon des péchés, l'accueil dans la famille de Dieu et toute sa valeur en Christ. La direction et l'énergie pour vivre lui viennent de l'Esprit de Dieu qui habite en lui plutôt que la chair. Ses pensées sont continuellement renouvelées et ses émotions sont caractérisées par la joie et la paix plutôt que par une lutte intérieure. Il exerce sa capacité de choisir de marcher selon l'Esprit et manifeste donc le fruit de l'Esprit.

    Galates 5-22 et 23 : "Mais le fruit de l'esprit, c'est l'amour, la joie, la paix, la patience, la bonté, la bienveillance, la foi, la douceur, la maîtrise de soi."

    Le corps de l'homme spirituel est l'habitation du Saint-Esprit. Sa chair, ou la tendance à vivre indépendamment de Dieu, est toujours présente, mais il crucifie tous les jours cette chair et ses désirs en se considérant comme mort au péché.

    La description de l'homme spirituel est idéale. C'est le modèle de maturité vers lequel nous tendons tous. Dieu nous a tout accordé pour que cette description de l'homme spirituel dans sa Parole  devienne une réalité pour nous personnellement.

    2 Pierre 1-3 : "Sa divine puissance nous a donné tout ce qui contribue à la vie et à la piété, au moyen de la connaissance de celui qui nous a appelés par sa propre gloire et par sa vertu."

    Mais la plupart d'entre nous vivent quelque part sur la pente entre le sommet de la maturité spirituelle et les profondeurs du comportement charnel… Mais si nous marchons par l'Esprit, nous pouvons être sûrs que notre maturité, notre croissance et notre sanctification progressent vers l'idéal.


    7 caractéristiques du chrétien charnel

    À l’opposition de l’homme animal qui est totalement rebelle à Dieu ou du chrétien spirituel qui a des notions du monde des esprits, un chrétien charnel est celui qui a cru en Dieu, parfois qui va à l’Église, qui chante ou qui fait n’importe quel service, mais qui malheureusement n’a pas grandi jusqu’au niveau d’avoir la connaissance des choses spirituelles. En d’autres termes, c’est un immature. Voyons ensemble quelques unes de ses caractéristiques.

    1 Corinthiens 3:1-2 (LSG) : « Pour moi, frères, ce n’est pas comme à des hommes spirituels que j’ai pu parler, mais comme à des hommes charnels, comme à des enfants en Christ. Je vous ai donné du lait au lieu de la nourriture solide, car vous ne pouviez pas la supporter ; et vous ne le pouvez pas même à présent, parce que vous êtes encore charnels.

    1. La conscience de ce qui est physique

    Parce qu’il est charnel, il se préoccupe plus de ce qui est naturel, de l’état de son corps. Il pense à tort que son corps est le vrai lui. Alors que sa vraie nature c’est son esprit. Il ne peut voir loin. Il ne peut comprendre les réalités spirituelles, tellement sa pensée n’est tournée que vers ce qu’il voit. Il cherche à garder l’apparence ; si tu vois un chrétien qui lutte pour paraître, sache qu’il est charnel.

    Il ne sait pas où il en est avec Dieu, il ne sait même pas quelle est sa dimension spirituelle, il n’est pas sensible au Saint-Esprit. Il n’est conduit que par son intelligence. Étant préoccupé par son corps, il ne peut supporter la nourriture solide, c’est-à-dire la nourriture spirituelle que consomment les hommes spirituels, matures.

    2. L’attirance pour les choses du monde

    Il a tellement plus conscience de ce qui est physique, qu’il n’est attiré que par ce qu’il voit, c’est-à-dire ce qui est dans le monde. Alors que la Bible nous dit d’être différents des gens de ce monde, le chrétien charnel lui, désire être comme tel musicien mondain, il veut vivre dans l’impudicité, il veut s’enivrer, il prend plus de temps à voir des films qu’à lire sa Bible ou des livres spirituels chrétiens.

    Les blagues entre amis sont pour lui plus importantes que l’intimité avec Dieu. Un tel chrétien quand il se retrouve au milieu des croyants, n’éprouve aucun amour pour eux. Il jalouse ceux qui progressent avec le Seigneur, il crée des divisions par des querelles, car c’est l’esprit du monde qui l’habite.

    3. La non préparation quant au retour du Christ

    Quasiment dominé par le monde, le chrétien charnel ne se prépare pas au retour du Seigneur, il se dit : « Christ tarde à venir. Ainsi, j’ai beaucoup du temps pour m’amuser un peu ». Ce qui n’est pourtant pas vrai. Jésus revient, mais on ne connaît ni l’heure, ni le jour. La responsabilité revient au croyant de se tenir prêt. Mais le chrétien charnel bien que conscient de cela, se dit en lui-même qu’il a plus de temps.

    Il se contente d’aller de gauche à droite pour trouver de quoi se nourrir, se vêtir, et se divertir. Il oublie que la terre n’est pas notre demeure, et qu’un jour le Seigneur viendra nous prendre. Ne fais pas comme lui. Deviens toi, un homme spirituel qui a conscience de notre demeure spirituelle.

    4. Attachement à certains serviteurs de Dieu

    L’Église du Christ est unie, mais malheureusement, le chrétien charnel fait acception des serviteurs et aiment plus certains hommes de Dieu que d’autres. Il va jusqu’à aimer les serviteurs plus que Dieu. Il est vrai que tu as connu le Seigneur par le biais de tel homme. Mais cela ne veut pas dire qu’il est devenu ton Dieu. Tu ne peux dire : moi je suis de tel. Non, tu appartiens à une seule famille ecclésiastique dont Dieu est le Père.

    Le chrétien charnel peut s’absenter au culte parce que le serviteur qu’il aime est en voyage par exemple. Ce n’est pas normal, tu es à l’Église pour Dieu.

    5. Il ne diffère en rien d’un esclave

    La Bible nous montre en Galates 4:1 que quand l’héritier est encore enfant, il ne diffère en rien d’un esclave. Un seul est esclave du diable, l’homme animal. Mais parce que le chrétien charnel ne veut pas grandir spirituellement, il reste au même niveau que l’homme animal, dans le sens qu’il n’est pas en intimité avec Dieu. Il n’a aucune connaissance des réalités spirituelles. Ils recherchent tous deux la satisfaction corporelle.

    Comme ils ont des points communs, ils pourront aussi avoir la même récompense : l’enfer. En vérité, en vérité, je vous le dis : un chrétien charnel n’ira pas au Ciel. Christ vient enlever les chrétiens spirituels.

    6. Le manque de poids spirituel

    Parce qu’il ne diffère en rien d’un esclave, le chrétien charnel est faible et léger spirituellement. Il n’a aucune défense spirituelle. Il peut être emporté par tout vent de doctrine. Il ne peut résister aux tentations. Il fait objet des influences démoniaques. Il ne peut s’assumer.

    Si tu es charnel, sache que tu ne peux tenir ferme dans des moments difficiles, tu pourras facilement être séduit. Il se croit fort, il prétend être parfait, alors qu’il se trompe. Voilà pourquoi tu dois devenir un homme spirituel.

    7. Le manque d’assurance du salut

    Romain 8:16 (LSG) « L’Esprit Lui-même rend témoignage à notre esprit que nous sommes enfants de Dieu… »

    N’étant pas sensible au Saint-Esprit, le chrétien charnel ne peut avoir l’assurance de son salut. Parce que c’est l’Esprit de Dieu qui nous rend témoignage de notre salut. Si dans ton cœur, tu n’as aucune conviction par rapport à ton salut, crois-moi, tu es encore charnel. On rencontre beaucoup de cas, où à la question de savoir s’il est sauvé, quelqu’un répondra soit « je ne sais pas », soit pour sauver les apparences, affirmera qu’il l’est alors qu’en vérité, il n’est pas sûr de cela. Ça prouve en vérité qu’il est charnel. Une telle personne n’a pas droit à l’intimité du Seigneur.


    Nous ne sommes pas chrétiens, puis au bout d’un certain temps disciples. Bien au contraire : c’est le fait d’être un réel disciple de Jésus-Christ qui permet aux autres de nous appeler chrétiens. C’est leur manière de vivre qui définissait les premiers chrétiens : de la même façon, c’est notre manière de vivre qui nous définit. La question se pose maintenant : ta manière de vivre est-elle celle d’un disciple de Jésus-Christ ?

    Apocalypse 3:15 dit ceci : « Je connais tes œuvres. Je sais que tu n’es ni froid ni bouillant. Puisses-tu être froid ou bouillant ! Ainsi, parce que tu es tiède, et que tu n’es ni froid ni bouillant, je te vomirai de ma bouche ».


  • MARIAGE, DIVORCE, REMARIAGE ?

    Que penser sur le sujet difficile du mariage, divorce et remariage ? A l’heure où le mariage n’a plus de valeur dans notre société, est-il permis de divorcer pour un chrétien ? Et si un divorce a été prononcé, est-il possible de se remarier ?

    « Toute grâce excellente et tout don parfait descendent d’en haut, du Père des lumières, chez lequel il n’y a ni changement ni ombre de variation. » (Jacques 1:17)

    Cette déclaration biblique associée à notre expérience nous assurent que tout ce que Dieu fait est bon. Le mariage entre un homme et une femme est une bénédiction merveilleuse : « Celui qui trouve une femme trouve le bonheur ; c’est une grâce qu’il obtient de l’Éternel. » (Proverbes 18:22).

    Mais le cœur mauvais des hommes les empêche souvent de réaliser cette bénédiction : un mariage sur trois finit en divorce en Occident et un sur deux dans les grandes villes. En France, des milliers d’enfants proviennent d’un couple divorcé. Certains ont vu défiler plusieurs « pères », amants, beaux-pères dans leur famille appelée hypocritement « recomposée ». Le plus inquiétant, c’est que les divorces parmi les Protestants et les Évangéliques ne sont pas en nombre inférieur aux États-Unis, par exemple. Un sondage du Groupe de Recherches Barna (réalisé en 2001 auprès d’un échantillon de 7043 américains), a révélé que le taux de divorce chez les chrétiens dits « nés de nouveau » est identique à celui de la population générale (33%). Les théologiens qui ont analysé cette situation honteuse ont découvert deux raisons principales :

    1°) l’idée poussée à l’extrême que le chrétien n’est plus sous la loi de Moïse mais sous la direction du Saint-Esprit, et qu’il peut donc être amené à divorcer quand il sent que son mariage ne marche plus ;

    2°) l’influence de l’individualisme et de l’égoïsme qui font voir le mariage comme une relation qui doit me combler, et non comme un don de soi inconditionnel à l’autre.

    Une triste mais flagrante illustration vient de la chanteuse Amy Grant, « la reine de la pop chrétienne », très populaire parmi les jeunes chrétiens. Après 16 ans de mariage et trois enfants, Amy Grant demanda le divorce. Elle se remaria avec un autre homme un an plus tard, avec qui elle entretenait une relation sentimentale depuis plusieurs années. Cet homme venait de quitter sa femme sans raison majeure, si ce n’est qu’il voulait changer de vie. Avant qu’elle ne demande le divorce, son mari et elle avaient consulté de nombreux conseillers chrétiens qui essayèrent de les réconcilier. Puis un jour elle mit fin à tout cela en déclarant : « Je crois et j’ai confiance que j’ai été déliée de ce mariage. Et j’affirme cela en sachant que la Bible dit que le cœur est tortueux… J’ai la plus grande paix possible et j’ai des sentiments inébranlables au sujet du chemin que je m’apprête à suivre » (source : CCM Magazine, Novembre 1999). Cette triste histoire illustre bien les faiblesses des chrétiens de notre époque : Amy et son nouveau mari n’ont pas fait leur choix de vie sur la base de la Parole de Dieu mais à partir de leurs sentiments. Ils avaient reçu des convictions chrétiennes de leurs parents, mais elles n’ont pas tenu face à des sentiments non maîtrisés. Ils ont mis leur bien-être, leurs émotions, leurs tentations avant leur conjoint, avant leurs enfants, avant leur Dieu.

    Comment répondre à cette catastrophe morale et spirituelle qui empoisonne les familles chrétiennes et qui est un mauvais témoignage auprès du monde ? Je crois qu’il faut bien définir sa théologie du mariage et du divorce en dégageant les principes bibliques sans tordre les Écritures. C’est ce que nous voulons faire ici, même si nous sommes conscients de ne pas avoir épuisé la question dans ce seul article.

     

    Premier principe

    Le Mariage est une Union

    Il semble que l’homme ait oublié le sens premier du mariage : l’union de deux êtres, un homme et une femme, pour s’accompagner et s’aimer toute la vie. Peu après la création de l’homme, en effet, Dieu avait déclaré : « Il n’est pas bon que l’homme soit seul ; je lui ferai une aide semblable à lui. » (Genèse 2:18). Le mot hébreu ezer traduit par « aide » signifie aussi « secours » et il est souvent employé en référence à Dieu lui-même, notre suprême secours. La femme doit être une aide dans la vie de son mari, un secours, un soutien, un appui, un renfort, un collaborateur. Cette idée se retrouve dans cette magnifique parole de Dieu : « elle est ta compagne et la femme de ton alliance » (Malachie 2:14). Quant au mari, la parole de Dieu dit que l’homme « s’attachera à sa femme et les deux deviendront une seule chair » (Genèse 2:24). Littéralement, l’hébreu lit : « L’homme collera à sa femme ». Cela inclut à la fois l’union physique et l’union morale. Que le mariage soit célébré devant Dieu ou devant un magistrat civil, il est l’engagement solennel de deux êtres à rester attachés l’un à l’autre. Cette union doit être telle que les deux ne fassent plus qu’un. C’est là le but de l’union conjugale : devenir et rester un. L’unité du couple est donc à travailler perpétuellement ; tout ce qui peut la menacer, que cela vienne de l’extérieur (tentation d’infidélité, séparation physique prolongée, centre d’intérêt qui éloigne du conjoint) ou que cela vienne de l’intérieur (querelle, insoumission, division, égoïsme, orgueil) doit être combattu. Tout ce qui peut la fortifier (moments d’affection, culte familial, activités communes, etc...) doit être encouragé.

    Être un ne signifie pas être identique, avoir les mêmes idées, les mêmes avis, les mêmes goûts en tout. Il doit y avoir un partage de goûts et d’idées minimum, évidemment, pour que la relation puisse fonctionner au départ, mais l’unité selon Dieu a cela d’extraordinaire qu’elle unit en un deux êtres différents. Il existe deux mots hébreux pour traduire « un »: yachid, qui signifie « un seul, un unique » et echad, adjectif numéral « un », qui exprime l’unité entre plusieurs. On retrouve ce mot en Genèse 1:5 quand il est dit qu’il y eut un premier jour, composé d’un soir et d’un matin. Cela nous fait penser à notre Dieu dont la trinité ne fait qu’un (Le shema en Deutéronome 6:4 ne dit pas que Dieu est unique-yachid mais un-echad). L’homme et la femme sont complémentaires et dépendants l’un de l’autre, ils sont deux moitiés comme l’expression le dit. Deux personnes mariées qui vivent une vie indépendante de l’autre passent à côté de la bénédiction du mariage.

    Pourquoi l’unité du couple est-elle fondamentale ? Parce que cette union témoigne de l’union voulue entre Dieu et l’homme, entre Christ et son Épouse (Éphésiens 5:31-32). Un couple uni donne au monde une idée de la relation entre Christ et ceux qui croient en lui. Warren Wiersbe, dans son commentaire sur Ephésiens "Soyez Riche", écrit : « Paul fait référence à la création d’Ève et à la formation du premier foyer. Adam donna une partie de lui-même pour avoir une épouse, mais Christ s’est donné entièrement à la croix pour acquérir son Épouse. Dieu ouvrit le côté d’Adam mais l’homme pécheur perça le côté de Christ. »

     

    Deuxième principe

    Le Mariage est pour la Vie

    Le Seigneur Jésus-Christ nous le rappelle clairement : « N’avez-vous pas lu que le créateur, au commencement, fit l’homme et la femme et qu’il dit : « C’est pourquoi l’homme quittera son père et sa mère, et s’attachera à sa femme, et les deux deviendront une seule chair ? Ainsi ils ne sont plus deux, mais ils sont une seule chair. Que l’homme donc ne sépare pas ce que Dieu a joint. » (Matthieu 19:4-6).

    En rappelant la création du mariage au commencement de l’humanité, Jésus nous montre son but premier : unir un homme et une femme d’une façon profonde et permanente par la volonté de Dieu. Il nous montre aussi que le mariage est une institution de Dieu et non des hommes, et que l’homme ne doit pas rompre ce que Dieu a institué.

    C’est le sens de l’engagement prononcé par les époux le jour de la bénédiction. Le mariage n’est pas un simple contrat que l’on peut résilier quand cela nous plaît, mais une union sacrée scellée par Dieu (même si la personne n’est pas croyante). Si un homme et une femme s’unissent avec pour arrière-pensée une éventuelle séparation, leur cœur n’est pas droit devant Dieu et leur mariage est en danger dès le départ. « Lorsqu’un homme fera un voeu à l’Éternel, ou un serment pour se lier par un engagement, il ne violera point sa parole, il agira selon tout ce qui est sorti de sa bouche. » (Nombres 30:2).

    Sachant cela, nous devons tout faire pour qu’un mariage perdure et que cette union ne soit pas brisée. La repentance et la réconciliation sont donc à rechercher dans tous les cas avant d’envisager quoi que ce soit d’autre. Notre Dieu a la puissance de convaincre, de changer, d’humilier et de ramener les cœurs à l’obéissance afin que le couple demeure uni.

    Le mariage s’arrête à la vie sur terre puisque le Seigneur Jésus nous explique que notre condition au ciel sera différente : « Les enfants de ce siècle prennent des femmes et des maris ; mais ceux qui seront trouvés dignes d’avoir part au siècle à venir et à la résurrection des morts ne prendront ni femmes ni maris. Car ils ne pourront plus mourir, parce qu’ils seront semblables aux anges, et qu’ils seront fils de Dieu, étant fils de la résurrection. » (Luc 20:34-36).

     

    Troisième principe

    Le Mariage chrétien est dans le Seigneur

    « Une femme est liée aussi longtemps que son mari est vivant ; mais si le mari meurt, elle est libre de se marier avec qui elle veut ; seulement, que ce soit dans le Seigneur. » (1 Corinthiens 7:39).

    Cette expression exprime clairement le fait que le chrétien doit choisir un autre chrétien comme partenaire de vie. Cette vérité est confirmée au chapitre 6 de la deuxième lettre aux Corinthiens : « Ne vous mettez pas avec les infidèles sous un joug étranger. Car quel rapport y a-t-il entre la justice et l’iniquité ? ou qu’y a-t-il de commun entre la lumière et les ténèbres ? » (2 Corinthiens 6:14), le terme infidèle étant en grec apistos qui signifie littéralement « incroyant, sans foi ».

    Cela ne veut pas dire que n’importe quel chrétien conviendra. « Dans le Seigneur » signifie aussi « dans la volonté du Seigneur ». Il vaut toujours mieux prévenir que guérir ; le meilleur moyen d’éviter un divorce est de se marier dans les meilleures conditions possibles : – marcher avec Dieu – éprouver un amour profond pour celui qu’on veut épouser – épouser un chrétien qui marche avec Dieu et partage la même foi ; – épouser quelqu’un dont le caractère s’adapte au nôtre.

    L’enseignement pré-conjugal est très important : les parents, l’église et le pasteur doivent préparer les fiancés au mariage afin qu’ils soient prêts à affronter les conflits, la gestion du foyer et les aléas de la vie. Cette formation doit être fondée sur la Bible et l’expérience, et demeurer très pratique. Elle doit aussi prévenir les échecs en révélant aux candidats une éventuelle incompatibilité de caractère ou des divergences de vues inconciliables. Ce n’est pas parce que deux chrétiens « ressentent » de l’amour l’un envers l’autre qu’ils sont faits pour vivre ensemble.

     

    Quatrième principe

    Le divorce est permis dans certains cas

    « Mais moi, je vous dis que celui qui répudie sa femme, sauf pour cause d’infidélité, l’expose à devenir adultère, et que celui qui épouse une femme répudiée commet un adultère. » (Matthieu 5:32)

    Le chrétien ne prend pas l’initiative du divorce

    « À ceux qui sont mariés, j’ordonne, non pas moi, mais le Seigneur, que la femme ne se sépare point de son mari … et que le mari ne répudie point sa femme. » (1 Corinthiens 7:10-11)

    Le mariage est une institution de Dieu, sainte et bénéfique quand elle est faite selon la volonté de Dieu. Le divorce est une invention humaine, mauvaise et néfaste, qui résulte du péché. Notre Dieu veut qu’un couple reste uni jusqu’à la mort de l’un d’entre eux, comme le Seigneur Jésus le rappelle. L’homme ne doit pas séparer ce que Dieu a unit.

    Par la grâce et le secours de Dieu (et des frères et sœurs en Christ), le chrétien peut affronter et supporter de graves difficultés conjugales sans quitter son conjoint. La femme fidèle cherche à gagner son mari loin de Dieu sans paroles (1 Pierre 3:1) et le mari fidèle ne doit pas s’aigrir contre sa femme difficile (Colossiens 3:19).

    L’infidélité, l’immoralité du conjoint.

    Tenant compte des péchés des hommes, Dieu autorise le divorce dans le cas de l’infidélité d’un conjoint, qui rompt l’alliance et la confiance du couple (Matthieu 5:32). Mais attention : autoriser ne veut pas dire encourager. S’il y a infidélité dans un couple, il peut aussi y avoir, par la grâce de Dieu, repentance, pardon et réconciliation. On peut comprendre que le conjoint trahi prenne du temps pour retrouver la confiance nécessaire au mariage, mais si le coupable se repent sincèrement, il doit lui pardonner et continuer la relation.

    Dieu hait le divorce (Malachie 2:16) car il a institué le mariage pour la vie. Mais la trahison, l’infidélité et l’adultère brisent cette union sacrée. Le lien physique d’une seule chair est rompu quand une autre chair entre dans le tableau. Souvenons-nous de Joseph, homme de bien, qui, apprenant que Marie est enceinte, rompit immédiatement leur relation, quoique avec grâce. C’est en apprenant que l’enfant venait de Dieu qu’il consentit à reprendre Marie. Ce lien peut être rétabli s’il y a repentance du fautif et pardon de la victime. Mais il peut être rompu si l’immoralité persiste et entraîne de graves désordres (voir 1 Corinthiens 7:15).

    D’un point de vue spirituel, l’Éternel a divorcé avec Israël du temps de Jérémie à cause de son infidélité : « J’ai répudié l’infidèle Israël à cause de tous ses adultères, et je lui ai donné sa lettre de divorce… » (Jérémie 3:8).

    La répudiation que Malachie condamnait était particulière : les hommes renvoyaient leur épouse de jeunesse pour se tourner vers d’autres femmes plus attirantes à leur goût. Rien n’excuse pareil comportement. « L’Éternel a été témoin entre toi et la femme de ta jeunesse, à laquelle tu es infidèle, bien qu’elle soit ta compagne et la femme de ton alliance. » (Malachie 2:14)

    La désertion du conjoint non croyant.

    La désertion du conjoint non croyant qui ne veut pas partager sa vie avec un enfant de Dieu est une autre possibilité : « Si le non-croyant se sépare, qu’il se sépare ; le frère ou la sœur ne sont pas liés dans ces cas-là. Dieu nous a appelés à vivre en paix. » (1 Corinthiens 7:15). Si le non-croyant veut partir, on ne doit pas lui refuser le divorce ; mais l’initiative ne doit jamais venir du chrétien qui ne doit pas rendre au non-croyant la vie impossible au point qu’il finisse par en avoir assez ! L’enfant de Dieu doit prier pour et rechercher le salut de son conjoint pas encore converti. A cet effet, il doit manifester l’amour de Christ, de la compréhension et de la grâce.

    Éclaircissement sur les paroles de Jésus

    Il serait bon, à ce niveau, d’expliquer le contexte de la parole de Jésus en Matthieu 19:9 : « Mais je vous dis que celui qui répudie sa femme, sauf pour infidélité, et qui en épouse une autre, commet un adultère. » Jésus répondait à une question piège des pharisiens : « Est-il permis à un homme de répudier sa femme pour un motif quelconque ? » (Matthieu 19:3). Deux écoles rabbiniques s’affrontaient en effet sur cette question : celle du rabbi Shammaï, qui croyait que la seule autorisation de divorcer venait de l’infidélité de l’un des deux conjoints ; celle du rabbi Hillel qui voyait toutes sortes de raisons pour divorcer, y compris le fait de mal faire la cuisine. (Mishna, Traité sur le Divorce, Gittin 9:10). Ces divergences de vues venaient de l’interprétation d’un mot de la loi en Deutéronome 24:1 : « Lorsqu’un homme aura pris et épousé une femme qui viendrait à ne pas trouver grâce à ses yeux, parce qu’il a découvert en elle quelque chose de honteux, il écrira pour elle une lettre de divorce, et, après la lui avoir remise en main, il la renverra de sa maison. » L’école de Hillel interprétait l’expression hébraïque ervah (traduite dans notre Bible par quelque chose de honteux) comme tout ce qui déplaisait au mari, tout ce qui lui donnait honte de sa femme.

    Le Seigneur Jésus ne se laisse pas enfermer dans ces disputes d’hommes et élève le débat en remontant aux origines : « Il répondit : N’avez-vous pas lu que le créateur, au commencement, fit l’homme et la femme et qu’il dit : C’est pourquoi l’homme quittera son père et sa mère, et s’attachera à sa femme, et les deux deviendront une seule chair ? Ainsi ils ne sont plus deux, mais ils sont une seule chair. Que l’homme donc ne sépare pas ce que Dieu a joint. » (Matthieu 19:4-6). C’est ainsi que tout croyant doit agir et réfléchir : en revenant aux fondements de la foi, et non en cherchant à adapter la Parole de Dieu aux mœurs et aux courants du moment.

    Jésus indiquait clairement que Dieu a institué le mariage pour qu’il ne soit pas dissout mais qu’il demeure une relation permanente toute la durée de la vie terrestre. Le mariage est la première institution divine mentionnée dans la Genèse, et il fait donc partie du fondement de la société. Nous constatons hélas aujourd’hui les conséquences des divorces facilités : enfants perturbés, solitude, perte des valeurs, immoralité, rébellion, etc... La famille devrait être le premier lieu de protection, d’amour, d’accomplissement et d’éducation de la société, bien avant l’école et l’État qui révèlent leur impuissance quand la famille est décomposée.

    Cette réponse de Jésus surprend les pharisiens : « Pourquoi donc, lui dirent-ils, Moïse a-t-il prescrit de donner à la femme une lettre de divorce et de la répudier ? » (Matthieu 19:7). Encore une fois, Jésus répond avec la sagesse divine en montrant que Moïse n’a pas institué ni encouragé le divorce, mais que, confronté à la méchanceté et à l’infidélité des hommes envers leur femme qu’ils répudiaient sur une parole du jour au lendemain, il a légiféré en les obligeant à écrire une lettre circonstanciée et officielle qui empêchait de la reprendre pour femme par la suite. Le Code d’Hammourabi, qui était pratiqué par les peuples du Moyen-Orient au temps de Moïse, stipulait (paragraphe 141 du Code) qu’un homme pouvait répudier sa femme sur une simple parole : « Je la répudie ». Elle devait partir sans aucune compensation. Il est probable que de nombreux israélites suivaient cette coutume et que Moïse, sous l’inspiration de l’Éternel, ait voulu protéger les femmes de cette injustice en exigeant une lettre circonstanciée.

    Jésus interprétait ervah comme signifiant « immoralité ». Ce mot hébreu signifie en effet « nudité, organes génitaux de la femme » et par extension « exposer sa nudité, être indécente ». Pour traduire ervah en grec, Matthieu n’utilise pas le mot mocheia qui veut dire adultère au sens strict mais le mot porneia en grec dont le sens est plus large que l’adultère et désigne l’immoralité sexuelle en général. Jésus permet donc le divorce en cas de rupture de la relation « une seule chair » par l’immoralité sexuelle (adultère, pornographie, prostitution, échangisme, inceste, pédophilie, etc...). Il ne dit pas que le mariage est automatiquement rompu par cela – ce qui pourtant se pratiquait à son époque – parce qu’il peut toujours y avoir repentance et pardon, mais que cette situation autorise le conjoint à divorcer.

    Pas de divorce pour incompatibilité

    En parcourant la question du mariage et du divorce dans les Écritures, il ressort clairement que « le divorce pour incompatibilité » n’est pas autorisé par Dieu. Si quelqu’un ne supporte plus son conjoint, ne ressent plus d’amour et songe à le quitter, il ne le fera jamais dans la volonté de Dieu : « À ceux qui sont mariés, j’ordonne, non pas moi, mais le Seigneur, que la femme ne se sépare point de son mari (…) et que le mari ne répudie point sa femme. » (1 Corinthiens 7:10-11). N’oublions pas néanmoins le contexte de ce passage : certains nouveaux convertis, croyant que le fait d’avoir un conjoint incroyant rendait impure leur relation avec Dieu et la vie de leurs enfants, divorçaient pour ce motif. Paul interdit donc au croyant de dissoudre le mariage.

    Mais que faire si le chrétien a déjà désobéi à cet ordre et a divorcé pour d’autres raisons que l’infidélité ? La réponse est au verset 11 : « Si elle est séparée, qu'elle demeure sans se marier ou qu'elle se réconcilie avec son mari. » Aux yeux de Dieu, elle est toujours liée à son mari. Si aucun remariage n’a eu lieu de part et d’autre, le chrétien indûment divorcé peut se repentir et se réconcilier avec son conjoint. Si cela n’est plus possible, il doit rester célibataire, sous peine d’être adultère en épousant une autre personne. Mais si le conjoint meurt, la relation conjugale est dissoute et le remariage est possible.

    De même, la Bible n’autorise pas le divorce pour stérilité ou impuissance sexuelle. S’il est vrai que la joie d’une famille et la volonté de Dieu est d’être fécond et de se multiplier, la stérilité ou l’impuissance sont des épreuves qu’on peut endurer ensemble.

    Une question peut se poser encore : qu’en est-il de la violence dans le couple ? Une femme battue ou harcelée peut-elle quitter son mari ? Même si aucun verset ne permet de trancher, ni d’un côté ni d’un autre, le bon sens moral nous encourage à éloigner la femme et les enfants d’un homme dangereux pour leur santé mentale et physique. Si la situation de séparation perdure, un divorce sera prononcé. Tant que le mari est vivant et célibataire, la femme ne peut se remarier. Lorsqu’il n’y a pas violence, mais mauvais caractère, on doit penser à Abigaïl, femme de Nabal, qui, bien que malheureuse auprès de cet homme insensé et colérique, l’a protégé et l’a défendu (1 Samuel chapitre 25).

    Le pardon pour les divorcés

    Le divorce n’est pas un péché irrémissible. Il est pardonné au moment de la conversion au même titre que tous les autres péchés : « Ne savez-vous pas que les injustes n’hériteront point le royaume de Dieu ? Ne vous y trompez pas: ni les débauchés, ni les idolâtres, ni les adultères… Et c’est là ce que vous étiez, quelques-uns d’entre vous. Mais vous avez été lavés, mais vous avez été sanctifiés, mais vous avez été justifiés au nom du Seigneur Jésus-Christ, et par l’Esprit de notre Dieu. » (1 Corinthiens 6:9, 11). Celui qui entre dans la famille de Dieu par la foi en Jésus-Christ est pardonné de toutes ses fautes, y compris le divorce et l’adultère. Cela dit, nous devons l’encourager à demander pardon à ceux qu’il a offensés. S’il se retrouve marié à un conjoint non-croyant, il entre dans le cas traité par Paul en 1 Corinthiens 7:12-13 : « Aux autres, ce n’est pas le Seigneur, c’est moi qui dis : Si un frère a une femme non-croyante, et qu’elle consente à habiter avec lui, qu’il ne la répudie point ; et si une femme a un mari non-croyant, et qu’il consente à habiter avec elle, qu’elle ne répudie point son mari. » Précisons que l’expression de Paul « ce n’est pas le Seigneur, c’est moi qui dis » ne veut pas dire que Paul n’écrit plus sous l’inspiration ou avec l’autorité divine. Il s’agit simplement d’un cas dont le Seigneur n’a pas parlé lorsqu’il était sur la terre. Le chrétien ne doit donc pas quitter son conjoint non-croyant lorsqu’il se convertit. Par contre, si le non-croyant décide de le quitter, il ne l’en empêchera pas.

    En suivant les Écritures, nous ne tomberons pas dans des extrêmes : considérer le divorce soit avec légèreté, soit comme une tare indélébile. Le divorce est un péché qui peut être pardonné. Il a malheureusement des conséquences qu’on ne peut pas toujours réparer, ce qui reste un poids pour le racheté. Mais l’église doit accueillir le divorcé pardonné et l’instruire dans les voies de Dieu concernant le mariage.

    Conditions pour le service du Seigneur

    « Il faut donc que l’évêque soit irréprochable, mari d’une seule femme, sobre, modéré, réglé dans sa conduite, hospitalier, propre à l’enseignement. (…) Les diacres doivent être maris d’une seule femme, et bien diriger leurs enfants et leur propre maison. » (1 Timothée 3:2, 12)

    Les responsables d’église, pasteurs et diacres, doivent posséder des qualifications morales très élevées. L’une d’elles est d’être mari d’une seule femme. Que signifie cette expression ? Elle ne veut pas dire qu’il doive obligatoirement être marié, car le Seigneur Jésus encourage les célibataires dans l’oeuvre de Dieu (Matthieu 19:12). Il existe au moins trois interprétations de ce passage : 1°) la plus stricte : un évêque ou un diacre ne doit avoir eu qu’une seule femme dans sa vie. Même s’il est veuf, il ne doit pas s’être remarié ; 2°) un évêque ou un diacre ne doit être ni polygame ni divorcé ; 3°) la moins stricte : un évêque ou un diacre doit être fidèle à sa femme. Il peut avoir divorcé et s’être remarié, si sa fidélité n’est pas en cause.

    Personnellement, j’opte pour la deuxième : un veuf qui s’est remarié et qui remplit toutes les conditions morales et spirituelles me parait qualifié pour la tâche d’évêque ou de diacre. Un ex-polygame ou un chrétien divorcé ne me paraît pas propre à exercer ces fonctions. Le cas d’un homme quitté par sa femme avant sa conversion et remarié reste à discuter. Si l’on considère que la conversion est un nouveau départ, cela peut être toléré. Je crois que ce qui est surtout demandé au serviteur de Dieu dans cette liste de critères, c’est une réputation sans tache et une stabilité morale inébranlable. On demande aux responsables d’église une moralité exemplaire, supérieure à la moyenne.

     

    Cinquième principe

    Les Autorités de l’Église doivent agir

    « S’il refuse de les écouter, dis-le à l’Église ; et s’il refuse aussi d’écouter l’Église, qu’il soit pour toi comme un païen et un publicain. » (Matthieu 18:17)

    « Qu’ai-je, en effet, à juger ceux du dehors ? N’est-ce pas ceux du dedans que vous avez à juger ? Pour ceux du dehors, Dieu les juge. Ôtez le méchant du milieu de vous. » (1 Corinthiens 5:12-13)

    « Que le mariage soit honoré de tous, et le lit conjugal exempt de souillure, car Dieu jugera les débauchés et les adultères. » (Hébreux 13:4)

    S’il y a, dans un couple chrétien, un péché qui met en danger l’unité de ce couple (infidélité, maltraitance, mensonges, etc...), les autorités de l’église locale peuvent être alertées par le conjoint lésé. Avant d’en arriver là, la personne lésée doit confronter son conjoint et chercher une solution auprès de Dieu, afin que le péché soit enlevé du foyer. Si rien n’y fait, elle peut faire appel à l’église. S’il est vrai qu’un couple a droit à son intimité, le comportement désordonné d’un chrétien ne doit pas non plus être toléré. Le présumé coupable doit être entendu et confronté aux récriminations de son conjoint. S’il s’avère qu’il est coupable et refuse de se repentir, l’église locale doit prendre la décision courageuse de discipliner le frère ou la sœur en question tout en priant pour sa repentance.

    Un autre cas, plus délicat celui-là, peut se présenter à l’église locale. Un couple de chrétien assiste depuis peu aux réunions et désire être membre. Après s’être renseignées, les autorités de l’église découvrent que l’une des personnes a divorcé d’un premier mariage chrétien pour incompatibilité. Ce remariage n’est donc pas valide aux yeux de Dieu. Les autorités de l’église doivent en faire part au couple et souhaiter leur repentance. Le péché est commis, l’erreur est faite, tout ce qu’ils peuvent faire est de se repentir et demander pardon au conjoint délaissé. Mais il n’est pas question d’un autre divorce pour revenir vers le premier conjoint, le remariage ayant dissous les liens.

    En ne transigeant pas avec le péché et en dénonçant les situations d’adultère, l’église locale donnera un signal fort aux plus jeunes qui verront que le mariage n’est pas un « Contrat à Durée Aléatoire » et que le divorce a des conséquences graves.

     

    Sixième principe

    Le remariage est permis dans certains cas

    « Ainsi, une femme mariée est liée par la loi à son mari tant qu’il est vivant ; mais si le mari meurt, elle est dégagée de la loi qui la liait à son mari. Si donc, du vivant de son mari, elle devient la femme d’un autre homme, elle sera appelée adultère ; mais si le mari meurt, elle est affranchie de la loi, de sorte qu’elle n’est point adultère en devenant la femme d’un autre. » (Romains 7:2-3)

    Le remariage est évidemment permis pour les veufs et les veuves, personne n’en disconviendra. Mais est-il permis pour ceux qui ont divorcé ?

    Je crois qu’il est permis dans le cas d’un divorce légitime pour cause d’infidélité. Revoyons les paroles de Jésus : « Mais je vous dis que celui qui répudie sa femme, sauf pour infidélité, et qui en épouse une autre, commet un adultère. » (Matthieu 19:9). L’interprétation simple et évidente de cette parole est qu’il n’est pas permis de répudier sa femme et d’en prendre une autre… sauf dans le cas d’une infidélité. L’infidélité autorise donc le divorce et le remariage. Cela est confirmé par la loi de Moïse : « Elle sortira de chez lui, s’en ira, et pourra devenir la femme d’un autre homme. » (Deutéronome 24:2).

    Un autre cas, bien débattu, me parait autoriser le remariage : c’est celui du croyant abandonné par son conjoint non-croyant : « Si le non-croyant se sépare, qu’il se sépare ; le frère ou la sœur ne sont pas liés dans ces cas-là. Dieu nous a appelés à vivre en paix. (1 Corinthiens 7:15). Le verbe traduit par « lié » est très fort en grec puisqu’il signifie litt. « esclave, enchaîné ». Le croyant ne doit donc pas rester « enchaîné » au conjoint qui est parti. Néanmoins, si le non-croyant reste célibataire après son départ, le croyant devrait faire de même, à mon avis, au cas où la réconciliation serait possible. Ce genre de verset se prête à une interprétation stricte ou moins stricte. Certaines églises interdiront le remariage dans tous les cas. Mais pensons aux mots de l’apôtre Paul : « À ceux qui ne sont pas mariés et aux veuves, je dis qu’il leur est bon de rester comme moi. Mais s’ils manquent de maîtrise d’eux-mêmes, qu’ils se marient ; car il vaut mieux se marier que de brûler. » (1 Corinthiens 7:8-9).

    Le remariage est par contre totalement prohibé en cas de divorce non autorisé par les Écritures. Jésus dit bien qu’épouser une autre femme pour une autre raison que l’infidélité, est un cas d’adultère.

    IMPORTANT
    Ce qui est valable pour l'épouse l'est également pour le mari,
    et inversement !

     

    Conclusion

    Je citerai encore une fois Warren Wiersbe dans son commentaire de Matthieu : « Les mariages heureux n’arrivent pas par accident. Ils sont le résultat de l’engagement, de l’amour, de la compréhension mutuelle, du sacrifice et d’un dur labeur. Si un mari et une femme accomplissent bien leurs vœux de mariage, ils vivront ensemble une relation croissante qui les satisfera.

    Sauf par le biais d’une tentation soudaine, aucun mari ni aucune épouse ne pensera à tromper son conjoint avec une autre personne tant que les relations à la maison sont satisfaisantes. Et l’amour pur d’un mari ou d’une femme est une grande protection contre ce genre de tentation. »

    Pasteur E. Bozzi (Église baptiste * Perpignan)





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